Quand commence le temps de fiançailles ?
"Quand le temps des fiançailles commence-t-il ?" Alain
Quand commence le temps de fiançailles ? Vaste question …
Est-ce le moment où l’on commence « à s’embrasser ailleurs que sur la joue ? », le moment où l’on commence à vivre ensemble ? Non.
Quand le dialogue s'approfondit
Le Père Quilici, religieux dominicain faisant partie des « théoriciens » des fiançailles, apporte, aux pages 26 et 27 de son livre Les Fiançailles - Lecture spirituelle du temps des fiançailles à l'intention de ceux qui ont quelques exigences. De Alain Quilici, une très belle réponse à cette question. Une réponse claire qui peut aider de nombreux couples dans leur cheminement. Selon lui, cette période commence à poindre lorsque la nature du dialogue au sein du couple naissant dépasse l’échange de simples et vagues propos. « Un dialogue qui s’approfondit, quittant progressivement l’univers des mots, pour celui des projets et des plans d’avenir. Un dialogue de cœur à cœur ». « Ce temps s’inaugure le jour où un homme et une femme se disent l’un à l’autre leur ferme propos de fonder ensemble un foyer et qu’ils se donnent leur accord mutuel. Dans quel avenir, dans quel délai ? L’essentiel est dans la décision commune. » C’est ainsi, que l’on rentre dans le temps des fiançailles.
D’autre part, commencer à penser aux fiançailles c’est vouloir offrir une place à Dieu dans notre couple pour lui donner un sens, car c’est de Lui que l’un reçoit l’Amour par l’autre.
Combien de temps doivent durer les fiançailles ?
Le temps de préparer le jour du mariage ? Le temps de coudre la robe et le cortège ? Non. Ce temps durera jusqu’au jour où chacun des deux fiancés se sentira prêt et libre d’unir sa vie à l’autre pour toujours. Le rituel de la célébration du mariage ne dit-il pas « ce que Dieu a unit, que l’Homme ne le sépare pas » ?
Une remarque cependant. Deux jeunes gens prendront la décision de se fiancer lorsqu’ils se seront décidés ensemble à cheminer vers le mariage. Cela ne veut pas dire que la décision de se marier est arrêtée. Le temps des fiançailles est justement prévu pour s’interroger sur sa capacité à vivre ensemble pendant de nombreuses années. Il peut arriver qu’un différend trop important soit découvert ou se développe pendant les fiançailles. Dans ce cas, chacun est libre de reprendre sa liberté. L’important donc c’est l’orientation des fiancés vers le mariage, mais sans engagement définitif.
Il est tout de même raisonnable de dire que les fiançailles catholiques ne doivent pas dépasser deux ans, car au-delà la pratique de l’abstinence peut commencer à s’avérer très difficile. Si les fiancés s’aiment vraiment, leur désir d’union va grandir au fil des mois et c’est jouer avec le feu que de s’imposer un trop long temps d’attente avant de se donner l’un à l’autre. Si vos fiançailles sont parties pour durer plus longtemps que cela, discutez en avec un père et interrogez-vous sur le bien-fondé de la raison qui vous fait retarder votre mariage.
Cependant il ne faut pas se focaliser sur la durée mais plutôt sur les différentes étapes qu’il reste à franchir avant d’échanger les consentements. Si les temps sont durs, il est nécessaire de demander les grâces des fiançailles qui nous aident à avancer
Fiançailles : un temps de réflexion nécessaire
Pour parvenir à des réflexions propres aux fiançailles, réflexions portant sur le couple, ses projets, sa vision d’avenir, etc… un temps de réflexion est nécessaire avant, et pendant lequel, chaque individu du couple désirant se fiancer doit, au fond de lui-même, faire le point sur des éléments fondamentaux. On ne se fiance pas, pour voir, pour tester. On se fiance dans une logique de construction en vue d’une union. Chaque individu du couple désirant se fiancer doit nécessairement se connaître lui-même pour savoir quel sont, pour lui, ses désirs, ses principes, ses projets de vie, ce en quoi il aspire, ce en quoi il croit etc…
Chaque individu du couple désirant se fiancer doit donc être clair sur ces questions avant de les aborder librement et d’une manière franche au sein du couple naissant. Cette période de réflexion et de cheminement pré-fiançailles est importante et nécessaire. Elle concerne, en effet, l’individualité de chacune des deux personnes et leur permet de commencer à regarder dans la même direction. Ces réponses permettront, une fois les fiançailles célébrées de façonner les fondations du couple.
Deux individus pour lesquels ces échanges libres et francs les amènent naturellement à parler de projet et plan d’avenir, iront vers les fiançailles de manière naturelle et progressive. Elle se fera « officiellement » quand cet homme et cette femme se diront « l’un à l’autre leur ferme propos de fonder ensemble un foyer et qu’ils se donnent leur accord mutuel. »
Le Père Quilici conclut son propos par un résumé lipide sur ce qu’est et ce que doivent être les fiançailles catholiques : « Le temps des fiançailles commence donc dans l’intimité de deux personnes qui, pour la première fois, et non la dernière se donnent leur parole, en se réservant le droit de la reprendre. Il commence le jour où un homme et une femme qui jusque-là étaient seuls, libres, étrangers l’un à l’autre, se disent mutuellement, non seulement leur amour, mais leur intime décision, si Dieu le veut, d’unir leurs vies pour la vie. Deux décisions qui se rencontrent et coïncident. Ce temps est terminé le jour où les deux, en s’unissant, inaugurent une vie commune. L’union physique met fin objectivement au temps des fiançailles, qui trouve en elle son accomplissement. »
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