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Amoris laetitia, un an après

S'interroger

Au cœur d’Amoris Laetitia

Il y a un an, le pape François publiait son exhortation Amoris Laetitia dans le prolongement des deux synodes sur la famille d’octobre 2014 et octobre 2015. Les nombreuses discussions qui ont entouré les deux synodes et la publication de cette exhortation post-synodale ont parfois fait passer au second plan ce qui en constitue le cœur et porte la marque propre du pape François. Il s’agit du chapitre 4 (n° 89 à 165), qui à lui seul représente le quart de cette lettre. C’est donc de loin le plus développé. François y fait un commentaire très personnel de l’ « hymne à la charité » de la  1ère lettre de saint Paul aux Corinthiens (1 Cor, 13, 4-7) et y cite à plus de 20 reprises les catéchèses de saint Jean-Paul II sur la théologie du corps, ce qui est tout simplement considérable.

L’Hymne à la Charité

De manière très concrète mais solidement référencée – saint Thomas d’Aquin est cité 15 fois dans ce chapitre 4 et arrive en 2ème place après Jean-Paul II et devant le Concile de Vatican II, cité 6 fois ! – François montre comment la vérité de l’amour doit s’apprendre et se vivre d’abord dans la famille. C’est à partir de là que cette vérité pourra se répandre comme par contagion dans toutes les dimensions de la vie sociale. Et on retrouve ici ce que Jean-Paul II avait affirmé de manière concise dans sa Lettre aux Familles de 1994 : l’hymne à la charité de la 1ère aux Corinthiens constitue la « grande charte » de la civilisation de l’amour à laquelle tous les chrétiens sont appelés à œuvrer. De telle sorte qu’il devient clair que la clef et la source de cette civilisation de l’amour se trouve dans la famille où chacun s’efforce, avec ses forces et ses faiblesses, de vivre la vérité de l’amour.

La vérité se trouve dans la continuité de l’Église

Cela nous invite à reconnaître qu’un sens authentique de l’Eglise doit nous conduire à toujours regarder un pape dans la continuité de ce qui l’a précédé et d’une certaine manière annoncé. C’est ce que Benoit XVI, pour éclairer la juste interprétation du Concile de Vatican II, avait appelé l’ « herméneutique de la continuité ». C’est ainsi que progresse l’Eglise, non par l’illusoire victoire de factions, mais en « désenveloppant » toujours davantage et mieux le mystère dont elle est dépositaire. Et s’il est légitime, même parfois nécessaire, de distinguer, ce doit être toujours – pour reprendre le mot du philosophe Jacques Maritain – en vue d’unir autour d’une vérité mieux discernée. La Charité – la vraie - met sa joie dans la vérité.

Yves SEMEN

Président de l’Institut de Théologie du Corps

Institut De Theologie Du Corps

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