Accueil » Guide de rencontre chrétienne » S'interroger » Où sont les hommes ?

Où sont les hommes ?

S'interroger

Lettre ouverte aux hommes

Epss les gars, en tant qu’homme, je vous partage mon étonnement face au peu d’inscriptions masculines pour les visioconférences interactives « S’entrainer à rencontrer » et « Ce que les femmes attendent des hommes ». A ce jour, 80% des inscrits sont... des femmes !

Les hommes sont au top ?!

Faut-il en déduire qu’aucun de nous n’a besoin de connaitre ce qu’attendent véritablement les femmes, ni de s’entrainer à les rencontrer en vérité.

Wahou, c’est nickel !  Nous sommes tous au top ! Des vrais gentlemen, au fait des attentes et des désirs féminins. Des "As" de la relation et de la séduction !

D’ailleurs, si nous sommes sur des sites de rencontres, heu… c’est par… erreur !!! ;-)

Pourquoi cette défection des hommes ?

Sommes-nous vraiment des « experts » en relation et en rencontre ? Faut-il déceler dans cette faible mobilisation masculine d’autres causes ?

Je partageais hier avec un consultant en développement personnel mes interrogations.

Poids culturel ? Pragmatisme masculin ?  Illusion ? Peur de la rencontre, du râteau ?  Crainte d’être mis en situation de vulnérabilité ? Mais où sont les hommes ?

Poids culturel et « truc de gonzesses »

« Olivier, tu sais quoi ? Moi, ce que je veux, c’est rencontrer Ma femme ! … Et puis, un homme, c’est fort, ça ne se livre pas, ne s’épanche pas. Tous ces partages en binômes, ce sont des trucs pour les gonzesses ! » me confiait récemment un ami célibataire.

Le poids culturel et les aprioris sur la posture de « l’homme fort » sont plombants. Si en France, tout le monde trouve normal que, dans un bal, des femmes dansent entre elles, faute de cavaliers ; beaucoup s’étonnerait que des hommes fassent de même, faute de cavalières. Rester accoudé au bar ou danser seul est culturellement préférable !

Les femmes attendent-elles vraiment un « homme fort », qui ne se livre pas, ne se risque pas ?

Pragmatisme masculin

Chez les hommes, le pragmatisme l’emporte. Echanger avec une femme inconnue, pour laquelle ils n’ont pas vraiment d’attirance, ne sert à rien !

Pourtant, chaque homme gagnerait à prendre le temps d'échanger sans objectif, de s’interroger sur sa part de féminité à développer. Expérimenter en quoi, cette sensibilité lui permet de rejoindre les femmes dans ce qu’elles sont.

A votre avis, pourquoi les hommes homosexuels ont tant d’amies femmes ?

Illusion du "toujours plus"

Pourquoi perdre du temps à approfondir une relation avec une femme alors qu’au détour d’un clic, il y en aura certainement une autre encore plus séduisante ? Au-delà d’un physique attrayant, d’une émotion fugace et rassurante, prenons-nous vraiment le temps de nous interroger sur les valeurs et les qualités profondes que nous recherchons chez une femme ?

La peur de la rencontre et du râteau

"Je suis l’homme des râteaux !..." Lors d’une session Theotokos, nous avions invité les participants à partager ce qu’ils avaient vécu durant le séjour. Comme d’habitude, peu de volontaires, surtout des femmes. Et puis soudain, un gars se lève. Il prend le micro, se dirige sur la scène et, tout de go, confie à 100 personnes : « Je suis l’homme des râteaux ! Au cours de ma vie, j’en ai collectionné des brouettes… ».

Sa franchise, l’humilité avec laquelle il partageait ses râteaux, saisirent l’attention de l’assemblée et déclenchèrent envers lui un fort sentiment d’empathie. Il avoua que tous ces râteaux l’avaient affecté. Les binômes qu’il avait vécus pendant la session lui avaient permis de découvrir la rencontre sous un autre angle, sans pression excessive. Il avait fait une relecture de ses « précieux » râteaux et  ratissé son jardin intérieur.

Et bien vous savez quoi ? L’année suivante, il participait à l’une de nos sessions. Il y rencontra sa future épouse. Mariés, ils sont venus témoigner lors d’un nouveau séjour Theotokos à ND du Laus !

Ce jour-là, bon nombre de gars célibataires auraient aimé être à la place de… l’homme des râteaux !

Oser être vulnérable

8 ans de pensionnat non mixte, officier parachutiste, bûcheron, sportif, garde du corps de personnalités du monde du showbizz… à 30 ans, j’avais toute la panoplie (et les casseroles) pour briller (pâlement) auprès des femmes. Ajoutez à ce cocktail de « playboy », une timidité exacerbée et vous obtenez un gars qui aborde la rencontre, la trouille au ventre, comme une épreuve de force, une conquête. Fort de cette armure de mec, je vivais mes relations, masqué derrière ma posture d’homme, viril, aventurier, fonceur…. Je jouais un rôle. J’avais peur de ma vulnérabilité, de mes pauvretés.

La méthode cash du père Denis pour désarmer

C’est seulement après 40 ans, en participant à des sessions du Père Denis Sonet que j’ai compris combien cette armure pénalisait et biaisait mes relations.

La méthode du père Denis Sonet était simple et « cash » : mettre en situation de rencontre et d’échange authentiques. Face à une assemblée de  célibataires, il apostrophait les hommes :

« Là, tout de suite, vous prenez le bras de la femme qui est à assise à votre droite !  Vous partez avec elle et vous échangez 20 minutes sur un projet, un secret que vous confiez rarement »...

«Maintenant, vous prenez la main de la femme qui est sur votre gauche et vous la regardez dans les yeux, silencieusement, sans baisser le regard pendant 2 minutes. Top chrono, c’est parti ! »

J’appréhendais terriblement ces situations dans lesquelles je devenais un chevalier maladroit. Imaginez ! J’arrivais devant « la belle » à cheval, avec mon armure, mes armes et mon masque. Lorsque je mettais pied à terre, et mes yeux dans ses yeux, pour échanger selon les consignes du Père Denis, je me retrouvais engoncé et limité par mon armure et mes armes de pacotille.

A force d’échanges, j’ai compris que sans armure, sans masque, j’évoluais avec plus de délicatesse et de souplesse.  L’autre n’était pas un danger. Il n’était ni à conquérir, ni à posséder mais un trésor à découvrir. Ma « vulnérabilité » devenait même un cadeau qui invitait mon interlocutrice à oser, elle aussi, tomber son masque. Nous revenions de ces binômes, heureux et riches de ce qui avait était vraiment partagé.

Toutes ces rencontres avec des personnes qui ne m’attiraient pas forcément ont dépassionné mes rencontres. Elles les ont rendues plus authentiques, pacifiées.

C’est la méthode du Père Denis Sonet qui m’a permis un jour, d’aborder, sans armure, à la sortie d’une église, un ange qui est devenue ma femme et de vivre un bonheur au-delà de mes espérances.

« Il faut des ouilles pour oser être soi ! »

« Les exercices du père Denis Sonet ? Il faut bien ça pour remuer nos vieux trous du cul de célibataires, tomber nos masques et faire bouger nos lignes ! » me confiait un ami psychiatre quinquagénaire et célibataire. Il venait d’expérimenter la méthode Sonet !

Il poursuivait : « Quel temps les hommes gagneraient à échanger avec des femmes, gratuitement, sans apriori, ni projection, juste pour le plaisir de découvrir les talents qui se trouvent dans le cœur de chacuneIls gagnerait en estime d’eux-mêmes, en une meilleure compréhension de leurs propres attentes et de celles des femmes. Aucune rencontre n’est stérile, chacune élargit le cœur et prépare à La rencontre.".

Epps les gars, croyez-moi, le temps pour aimer nous est compté. Au seuil de nos vies, il serait bon de dire comme l’abbé Pierre parlant de ce qu'il voulait voir écrit sur sa tombe :  ‘Il a essayé d’aimer ! ».

Comme le dit l’adage : "Qui ne tente rien, n’a rien ! ». Alors vite, les gars, essayons d’aimer en Vérité !

Fraternellement,

Olivier ORNA

Co-fondateur de Theotokos.fr

PS : évidemment, cette "lettre" n’est qu’une analyse perso et à chaud. J’espère qu'elle ne vous a pas trop "mâle...menés", ! ;-). Si vous le souhaitez, vous êtes invités à partager vos commentaires et vos réflexions à partir du formulaire ci-dessous. Merci d'avance ! Vos commentaires pourront être publiés sur Theotokos pour alimenter une réflexion collégiale et fraternelle !