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Tous saints, saints en couple : un défi nouveau

S'interroger

La sainteté de couple, socle de construction de l’amour

Quelle lumière pour notre temps que cette nouveauté remarquable du XXIe siècle : la canonisation et la béatification d’époux chrétiens, non pas en raison de leur cheminement de sainteté personnelle, mais pour le saint rayonnement de leurs vies de couples en tant qu’unités. Rendus saints l’un par l’autre, coresponsables de la rédemption de l’autre, devenus saints ensembles : un chemin à suivre !

Chemin de roses ou d’épines ?

Le mot sainteté fait-il peur ? Faudrait-il être martyrs de l’amour dans le mariage, à l’image des saints qui ont donné leur sang pour leur amour du Christ ? Non, le défi ne se trouve pas là, car dans le cas du martyr il y a un bourreau, ce qui serait incompatible avec une sainteté commune. C’est un chemin des roses, où les épines de la vie sont dépassées en commun, en communion.

A l’image de Dieu

Lorsque Dieu créa l’homme et la femme, Il le créa homme et femme, il le créa à Son Image. C’est cette unité homme-et-femme qui reflète l’image de Dieu, c’est l’amour transcendé en Amour, qui incarne notre Dieu-Amour. « L’homme est l’image de Dieu moins au moment de la solitude qu’au moment de la communion [entre eux] » (Jean-Paul II, audience du 14 novembre 1979, n°3, in Yves Semen, « La spiritualité conjugale selon Jean-Paul II », Presses de la Renaissance, Paris, 2010).

Aimer, tout simplement

Quel chemin simple et beau vers la sainteté : aimer. Mais est-il mot plus grand, plus profond, plus haut ? Aimer : communier l’un à l’autre dans toutes les dimensions de l’amour : âme, esprit, cœur et corps. Aimer : donner sa vie pour ceux qu’on aime (Jn, 15, 13). « Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Église ; Il s’est livré pour elle afin de la sanctifier » (Ep 5, 25-26).

 S’enraciner dans la Grâce

Sainteté et amour ne se conquièrent pas à la force du poignet, c’est un don à demander, un cœur ouvert pour le recevoir. Et n’est-ce pas cette humble démarche d’accueil qui est justement également facteur de sainteté ? On n’est pas saint par ses mérites ou sa valeur personnelle, mais parce qu’on laisse la Grâce nous sanctifier. « Jean-Paul II montre (…) que c’est au moment de la découverte de la communion dans les corps que l’homme et la femme deviennent pleinement images de Dieu et sont établis comme chef-d’œuvre de la création (…) cette vocation [de la sainteté] demeure, même si c’est pour nous beaucoup plus difficile à incarner et même, pour tout dire, impossible sans la grâce » (Y. Semen op cit, p. 221.)

Mais la Grâce, où se trouve-t-elle ? Elle se mendie par la prière, elle se puise à la source des sacrements, afin de se ressourcer et de ressourcer le sacrement de mariage.

Saints Louis et Zélie Martin, canonisés le 15 octobre 2015

A la suite de sainte Anne et saint Joachim, parents de la Vierge Marie, les saints parents de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ont su faire de leur foyer une église domestique, où un climat de Foi et d’Amour permit à leurs filles de devenir elles-mêmes des modèles de sainteté. Confiants en l’aide de Dieu, exemples d’humilité et de charité, ils nous guident sur le chemin de construction d’un couple rayonnant, accueillant, doux et uni. Comme eux, lorsque nous aurons pu fonder le couple que nous désirons, aspirons à trouver la force à travers l’amour l’un de l’autre par le cœur de Dieu, de Dieu par les cœurs unis.

Bienheureux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi, béatifiés le 21 octobre 2001

« Nous avons aujourd'hui une confirmation singulière du fait que le chemin de sainteté accompli ensemble, comme couple, est possible, beau, extraordinairement fécond, et qu'il est fondamental pour le bien de la famille, de l'Église et de la société. » (Jean-Paul II, lors de la cérémonie de béatification).

« Nous avions tout en commun, dans un échange constant de valeurs effectives et affectives, avec une unique vie, faite des mêmes aspirations et des mêmes buts, dans un respect réciproque et un immense amour. Chaque moment de conversation, d'échange, d'attention mutuelle, de proximité, avait une saveur de nouveauté. Au cours de ce presque demi-siècle de vie commune, je l'affirme devant Dieu, nous n'avons jamais connu un moment d'ennui, de satiété, de fatigue. » (Maria Beltrame Quattrocchi).

En route !

Se préparer le cœur à la rencontre de l’autre, prier déjà pour cet Autre connu de Dieu, afin de recevoir l’Amour de Ses mains, sans attendre de trouver la personne parfaite car elle n’est pas de ce monde, et ce dans la ferme espérance de grandir l'un par l'autre, avec l'autre. Se laisser mutuellement sanctifier dès les premiers regards, au travers d’un accueil profond et chaste, dans l’attente de la construction du sacrement qui permettra de devenir pleinement à l’image de Dieu dans toutes les dimensions, n’est-ce pas le plus beau des défis à réaliser, alors posons les premiers pas afin de devenir « Tous saints » !

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