Suis-je un célibataire endurci ?
Dis, c’est quoi un célibataire « endurci » ?
A quoi reconnaît-on un célibataire « endurci » ? Quand ils parlent entre eux de Guillaume*, ses ami(e)s disent qu’il incarne à la perfection le « célib’ de compétition ». Attention, toute ressemblance avec la description suivante devra entraîner immédiatement prise de conscience et changements en conséquence !
Déjà 19h30 à ma montre. Les vendredis, tous mes collègues de bureau ont déjà filé depuis longtemps lorsque j’éteins à mon tour mon PC. Dans le couloir qui mène à l’ascenseur, ce n’est qu’une succession de portes fermées. Les personnes de la société de nettoyage ont déjà commencé le grand ménage du week-end.
Mon travail de responsable qualité me passionne. Une chance, non ? J’ai tellement d’amis au chômage ou qui s’ennuient dans leur emploi. Du coup, je ne compte pas mes heures. Les soirs de semaine, c’est toujours la même routine : je pars le dernier du bureau et rentre chez moi en flânant. Pourquoi me presser ? De toute façon, personne ne m’attend.
La porte de mon 3 pièces refermée, je fais voler mes chaussures à travers le salon. Je glisse un plat surgelé dans le four micro-ondes, l’avale sans le regarder tout en consultant une dernière fois mes mails pros sur mon smartphone… J’enfile mon pyjama élimé et sans formes, me glisse au lit avec mon Ipad pour regarder deux ou trois épisodes de ma série préférée. Fréquemment, je m’endors sur la tablette.
Ce soir, je pense à notre virée du week-end avec Sébastien et Nicolas, mes deux meilleurs amis. Tous les trois, nous sommes inséparables. Seuls, aussi. Sébastien a divorcé il y a quelques mois. Comme moi, Nicolas n’a personne dans sa vie. Demain, nous partons faire la tournée des caves en Bourgogne. A coup sûr, on va bien rire !
J’ai dû décommander une soirée d’anniversaire prévue de longue date chez un couple d’amis. C’était une bonne occasion pour rencontrer de nouvelles personnes mais la perspective de grandes parties de rigolades avec Nicolas et Sébastien l’a finalement emporté. Au moins, avec eux, pas de chichis ! Pas grave si mon tee-shirt n’est pas repassé ! Quand je pense à la pile de linge qui s’accumule à la maison !
A mon retour, il faudra aussi que je me décide à ranger et nettoyer mon appartement. C’est Tchernobyl ! Je me dis toujours : « tu le feras demain ! ». En vain. Un terme à la mode décrit le fait de toujours remettre à plus tard ce que l’on devrait faire aujourd’hui : ça s’appelle « procrastiner ». Serais-je alors frappé de « procrastination » (quelle horreur ce mot !) ? Pas au travail en tout cas, mes supérieurs louant toujours ma ponctualité lorsqu’il s’agit de rendre un travail. Dans ma vie perso alors ? Peut-être. Comme quand ma mère me demande : « Alors, toujours pas amoureux, mon fils ? » et que je lui réponds « Non, maman mais tu sais, je suis encore jeune : je n’ai que 42 ans. »
* Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite… ou presque !
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